Après 16 mois passés au Ministère du Travail, c’est apparemment très satisfait de lui-même que M. François Rebsamen regagne Dijon. Nous apprenons à l’occasion que cet homme a des sentiments, et notamment celui d' »avoir bien fait son travail ».
Voilà… La moutarde (de Dijon, naturellement) commence à me monter au nez.
« Le sentiment d’avoir bien fait son travail », la formulation elle-même a presque un caractère infantile (on croirait un petit garçon qui se justifie à la suite d’un mauvais résultat à l’école…) Mais surtout, elle démontre, s’il le fallait, à quel point notre « classe politique » est absolument et fondamentalement déconnectée du réel.
L’absence totale de conséquences quant à son destin personnel explique sans doute cela. + 207.100 chômeurs de plus en 16 mois, c’est un échec plus qu’incontestable. Mais finalement sans aucune conséquence pour notre ministre, déjà réinstallé dans son fauteuil de maire de Dijon. Il relativise, et même il considère « frustrant » (sic) de devoir quitter le gouvernement avant la « baisse effective du nombre de demandeurs d’emploi à la fin de l’année 2015″…
La baisse mécanique du chômage qui doit intervenir pour des raisons démographiques, voilà le pilier de la stratégie du gouvernement socialiste, et de François Hollande pour sa réélection. Juste une question de timing, en somme… « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »
Mais sortons des contes de fées et revenons à la vraie vie… et aux vrais gens de la vraie vie…
Dans la vraie vie, M. Rebsamen, les gens subissent les conséquences de leurs échecs. C’est parfois difficile, mais au fond c’est très bien, parce que cela les oblige à se remettre en cause et à changer, pour s’adapter à un monde en mutation.
Dans la vraie vie, M. Rebsamen, un entrepreneur qui rencontre un échec ne vient pas dire à qui veut l’entendre qu’il a le sentiment d’avoir fait du bon travail. Il subit personnellement les conséquences de cet échec, il accuse le coup, il s’interroge sur ce qu’il aurait pu faire mieux, ou autrement, et puis il se remet au travail, encore plus dur.
Dans la vraie vie, M. Rebsamen, un salarié qui rencontre un échec professionnel ne vient pas expliquer à son patron qu’il a le sentiment d’avoir fait du bon travail. Il subit personnellement les conséquences de cet échec, il accuse le coup, enfin,… vous avez peut-être compris…
Et puis, dans la vraie vie, M. Rebsamen, il arrive qu’un salarié perde son emploi et viennent encore grossir les rangs de ces demandeurs d’emploi que vous regardez de loin. Pour celui-là, ce n’est pas juste un chiffre, une courbe qui a cessé d’être excitante pour devenir frustrante, ou un amusant sujet de pronostic. On n’est plus dans le conte de fées, M. Rebsamen, on est dans la tragédie.
Mais je comprends, la vraie vie, les vrais gens, c’est tellement ennuyeux… Alors on s’échappe. On s’enferme dans des palais dorés, entre nous et entre nos privilèges. Voilà la nouvelle aristocratie. Vous êtes un aristocrate des temps modernes, M. Rebsamen, baron du Grand Dijon.
Dehors, la moutarde monte au nez des vrais gens. C’est peut-être ainsi que se préparent les révolutions…
Il faut envisager un changement radical des mœurs politiques : deux mandats et au revoir un salaire égal (toutes fonctions cumulées) au salaire moyen des français + 50%,un quota de 25% de personnes issues de la société civile à la chambre des députés,la démission de la fonction publique des personnes qui migrent vers des fonctions politiques ( conflit d’inérêt ).
Et s’il le faut instituer le référendum d’initiative populaire comme nos voisins suisses ( cf Mme ROYALE) pour appliquer et voter les lois de renouveau politique.les responsabilités politiques ne doivent pas déboucher sur des « métiers »
Et puis diviser par deux le nombre de sénateurs et députés (120 sénateurs aux États Unis ).
Voilà des pistes non exhaustives de réflexion…….
Merci pour votre lecture et pour votre commentaire.
Vos propositions sont pleines de bon sens.
La difficulté pour les mettre en oeuvre, c’est que précisément le pouvoir est confisqué par une classe politique qui n’a aucun intérêt à scier la branche sur laquelle est confortablement assise.