« Si vous demandez quelle est la plus fière distinction des américains, je choisirais — parce qu’elle inclue toutes les autres — le fait qu’ils sont le peuple qui a créé l’expression « faire de l’argent ». Aucune autre langue ou nation n’a jamais utilisé ce terme avant; les hommes ont toujours considéré la richesse comme étant une quantité statique — à saisir, mendier, hériter, partager, piller ou obtenir en guise de faveur. Les américains furent les premiers à comprendre que la richesse doit être créée.
Ayn Rand – La Grève (Atlas Shrugged)
M. Sapin et ses amis nous promettent la croissance… Croissance, vous avez dit « croissance » ? Mais au fond, est-ce un concept bien socialiste ?
J’aime à concevoir l’Économie comme un gigantesque flux d’information qui s’écoule au cours du temps.
L’information est le produit de l’intelligence humaine : c’est que les Hommes produisent et échangent. Chaque échange volontaire individuel est une contribution nette doublement positive à la quantité d’information disponible, et vient agrandir le diamètre du flux. Plus d’information disponible, c’est plus de richesse disponible, et correspond à ce que nous appelons communément la croissance. Au moment présent, des milliards d’échanges se produisent à travers la planète ; le système est fluidifié et amplifié par la technologie ; la taille du flux augmente à un rythme qui n’a jamais été connu au cours de l’Histoire…
Le mécanisme sur lequel repose tout le système est simple et largement connu : si Pierre et Paul acceptent d’échanger X contre Y, c’est bien parce que chacun y trouve son compte (sinon, l’échange n’aurait pas lieu…) Dit autrement, les deux parties sortent gagnantes de l’échange, c’est pour cela qu’on peut parler de contribution nette doublement positive au flux.
L’échange volontaire est deux fois productif. À l’opposé, l’échange forcé, est contre-productif : il détruit de la valeur au lieu d’en produire. La preuve ? Sinon, il serait volontaire…
Oui, mais voilà…
C’est précisément ce mécanisme de base que, fondamentalement, le socialisme n’intègre pas. Pour lui, le flux d’information ne grossit pas : la richesse globale reste toujours égale. C’est bien pourquoi tout échange volontaire est suspect aux yeux du socialiste : le marchand est forcément un voleur ; le patron est forcément un exploiteur… Si quelqu’un gagne, c’est forcément qu’un autre perd… C’est même la raison d’être du socialisme : rétablir la justice sociale alors que le marché libre est supposé la bafouer ; redistribuer, c’est-à-dire couper en parts égales un gâteau qui ne grossit pas.
C’est aussi pourquoi la pensée le dogme socialiste se révèle tellement incapable d’expliquer le monde tel qu’il se présente aujourd’hui : 7 milliards d’Hommes qui échangent, des populations entières qui sortent de la pauvreté à un rythme soutenu, globalement plus de richesse disponible, et plus d’emploi, qu’il n’y en a jamais eu au cours de l’Histoire…
https://ourworldindata.org/grapher/world-population-in-extreme-poverty-absolute?tab=chart
Les plus dogmatiques nient l’évidence. D’autres font le constat d’un monde qui croît… sans trop y croire ! Encore une fois, il faut bien que quelqu’un soit floué dans cette histoire… Puisqu’il est devenu difficile de soutenir que les Hommes se pillent entre eux, ils soutiennent que les Hommes ensemble pillent la planète, et en particulier de supposées ressources naturelles. C’est encore une fois nier le rôle de l’intelligence humaine : la valeur n’est pas dans la ressource, mais dans l’information qu’on produit à son sujet…
Voir aussi : Émerger du flux, l’importance de la marque
Une réflexion sur “Vous avez dit « croissance » ?”