« Make excellent mistakes ».
– Dan Pink
Dans son récent ouvrage Hello, Startup, Yevgeniy Brikman dresse la liste impressionnante des échecs rencontrés par… des entreprises à succès :
- Google : Wave, Buzz, Labs, Health, Video, Answers, Notebook, Audio Ads.
- Facebook : Beacon, Places, Credits, Deals, Questions, Gifts, Lite, Email.
- LinkedIn : Answers, Events, Twitter & GitHub integration, Signal.
- Virgin : Cola, Clothes, Vodka, Brides, Vie, Cars, Pulse, Wine, Jeans.
- Apple : Apple III, Lisa, Macintosh Portable, Newton, eMate, G4 Cube, Ping.
Parfois c’est le coeur de métier de l’entreprise lui-même qui a du être entièrement transformé. Yevgeniy Brikman parle de pivot. C’est par exemple le cas de Twitter, démarré en tant qu’Odeo, site de partage de podcasts…
Cela fait dire à l’auteur que la route pour construire une startup technologique à succès est pavée d’échecs. Mais en réalité, démontre-t-il, il ne s’agit pas tant d’échecs que d’expérimentations, dans un processus de développement radicalement différent de celui mis en oeuvre dans les entreprises traditionnelles.
Autrefois, ou dans une vision traditionnelle, la mise en oeuvre d’un nouveau produit ou d’un nouveau service impliquait de faire plancher l’ensemble des équipes pendant plusieurs mois, parfois plusieurs années, jusqu’à être en mesure de mettre sur le marché une expression finalisée du concept. Celui-ci n’était donc confronté à la réalité du marché que dans son stade final, une fois complètement réalisé.
Le processus créatif mis en oeuvre dans la startup technologique est à l’opposé, et il s’apparente beaucoup plus à celui de la recherche scientifique, dans la mesure où il repose principalement sur l’expérimentation.
L’idée n’est plus de mettre sur le marché un produit ou un service fini, mais, rapidement, une version provisoire dudit produit ou service, afin de confronter cette version le plus vite possible à la réalité du marché. Les différentes versions du service ou du produit mises sur le marché ne sont pas à considérer comme des échecs mais comme autant d’étapes utiles pour tester votre concept. Chaque itération constitue en soi une expérimentation. À l’instar de ce qui se produit dans la recherche scientifique, le but de l’expérimentation et de valider ou d’invalider une hypothèse. Avec cet état d’esprit, vous ne pouvez pas échouer mais seulement apprendre. Le développement se fait par une succession d’essais et d’erreurs ; le mode de développement est fondamentalement un mode de recherche.
Partant du principe qu’il faudra de toute façon un certain nombre d’itérations pour que le concept, sous une forme ou sous une autre, passe le test de la réalité du marché, la vitesse devient le critère absolument déterminant.
Le but n’est plus d’éviter les erreurs, mais de les déceler le plus tôt possible. L’intérêt de l’entreprise est que chaque version du concept vienne se heurter à la réalité du marché le plus vite possible.
En fin de compte, c’est la vitesse qui gagne.
Sources :