Pas moins de cinq fonctionnaires de police auront donc été nécessaires, ce vendredi 8 janvier 2016, pour venir chercher la jeune étudiante russe Tatiana Demidova à son domicile et la conduire au centre de rétention de Toulouse. Tous les recours auront été inutiles, ainsi que la mobilisation des libéraux sur le web : Tatiana sera expulsée du territoire français.
Depuis le mois de septembre, sa demande de titre de séjour rejetée, l’étudiante en économie était assignée à résidence avec obligation de se rendre à la police de l’air et des frontières deux fois par semaine.
Est-ce qu’il n’y a pas matière à s’étonner devant autant de fermeté de la part des services de l’état, en l’occurence de la préfecture des Pyrénées orientales, dans le traitement de cette affaire, au moment même où le pays ouvre grand ses portes aux migrants, et fait preuve de laxisme, plus souvent que de zèle, envers clandestins et sans-papiers ?
Tatiana ne représente un danger pour personne, elle n’a commis aucune infraction, elle ne revient pas de Syrie, elle n’est pas suspectée d’être une terroriste ; il est établi qu’elle souhaite rester en France afin de poursuivre… un doctorat en économie.
Difficile, donc, très difficile, de ne pas établir un lien entre le traitement qui lui est réservé aujourd’hui, et celui qui est infligé, depuis plusieurs années maintenant, à son directeur de thèse… qui n’est autre qu’un certain… Jean-Louis Caccomo.
L’affaire Caccomo… L’affaire Caccomo n’a évidemment pas eu l’exposition médiatique qu’elle méritait : ainsi, la plupart des français ignorent qu’on peut, en France, au XXIème siècle, être enfermé en hôpital psychiatrique de façon absolument abusive et absolument illégale, sur simple décision d’un petit chef qui vous a dans le nez, au motif qu’on gêne et que nos opinions ne cadrent pas avec le discours officiel !
J’ai peine à l’écrire tant l’idée me révolte, mais oui, voilà, l’internement psychiatrique est utilisé en France aujourd’hui aux mêmes fins qu’il l’était dans l’Union soviétique à ses heures de « gloire » !
Jean-Louis Caccomo est un économiste de talent ; il est, pour cela, reconnu dans le monde entier. Outre la passion de l’économie et le goût de la rendre limpide, il partage avec Frédéric Bastiat le fait d’être mieux connu et reconnu un peu partout dans le monde que dans son propre pays.
Je ne ferai pas le récit de ce qui est arrivé à Jean-Louis, puisque tout a déjà été rapporté par l’intéressé lui-même : le lecteur souhaitant en savoir plus pourra notamment se reporter à son interview par Jean Robin pour le site Enquête et Débat, sans manquer l’excellente analyse de François-René Rideau sur son site personnel.
Mais il faut tout de même insister sur le caractère kafkaïen de tous ces évènements. Tout juste interné et alors que rien, absolument rien, ne justifie cette privation de liberté, Jean-Louis explique qu’il doit pouvoir sortir car il a le lancement de son dernier livre à assurer, le médecin psychiatre écrit dans le rapport : « M. Caccomo prétend avoir écrit un livre, symptôme typique de phase maniaque… » Jean-Louis indique qu’il a été victime du Tsunami en Thaïlande ? Symptôme typique de… Finalement Jean-Louis se mure dans le silence. Symptôme typique de…
Impossible encore de ne pas du tout évoquer la manière abominable dont Jean-Louis a été traité et drogué au cours de son internement, qui va durer près de deux ans. Qui, et même le plus « équilibré » d’entre nous, ne deviendrait pas effectivement fou, à l’issue d’un tel traitement ?
Impossible enfin de ne pas rappeler que ce n’est qu’à la faveur d’un incroyable « coup de chance » que Jean-Louis a pu sortir de cet enfer. Quel effroi de penser qu’il aurait pu ne jamais en sortir, y devenir réellement fou, y laisser la vie, et surtout quel effroi de penser que c’était bien là le but de ses adversaires.
Le cauchemar a privé Jean-Louis de deux ans de sa vie… De la garde alternée de ses fils… De que sais-je encore ? En réalité Jean-Louis Caccomo est le seul à pouvoir dire tout ce qu’il a perdu… Cependant les fourbes ne s’arrêtent pas là. Ils tentent de le faire interner une seconde fois.
Et aujourd’hui c’est Tatiana Demidova qui est victime de cet acharnement dans le harcèlement. « Persécution » convient mieux.
La caccomo -phobie ne s’arrête donc jamais… « Règlements de compte à l’Université de Perpignan » est une série à plusieurs saisons…
Pour ma part, je suis atterré. Je ne reconnais plus le pays où je suis né ; mon pays est devenu fou… Je suis atterré, oui, de le voir devenir – dans le plus grand silence et dans une indifférence quasi-généralisée – la république populaire de France.
En savoir plus :
- L’article de François-René Rideau sur son site personnel
- Chroniques en Liberté, le blog de Jean-Louis Caccomo
- Le modèle français dans l’impasse, par Jean-Louis Caccomo
- TV Libertés : Politique & Eco n° 164 : Le cas édifiant d’un prof interné pour ses idées
Les commanditaires, bénéficiaires, concepteurs et organisateurs de la mise à mort par étapes successives programmée de la sorte mais « ratée » en raison du facteur que nous nommons « hasard » ou « chance » doivent rire sous cape en vous lisant… sur le point où, selon vous, l’internement psychiatrique serait (ou aurait été) une pratique pathognomonique ou « spécifique » de l’ex-URSS !
Le plus important restant que vous ayez compris que les forces négatives qui sont derrière l’internement du professeur J.-L. CACCOMO n’auront de cesse de tout faire pour l’isoler, le décrédibiliser aux fins ultimes de l’exclure des champs
– (1) professionnel
– (2) familial
– (3) social (artistique, littérature…etc…)
– (4) scientifique (recherche, publications de « sciences » économiques…)
– (5) civil, le cas échéant, puisque Monsieur CACCOMO étant « d’origine » corse, une déchéance de nationalité « à la belge » c’est-à-dire SANS TEXTE et SANS PREUVE est une probabilité voire possibilité « opérationnelle » qui a été envisagée hors de l’ex-URSS à l’Université de Perpignan.
La jalousie est un puissant moteur dans la Vallée des Larmes et le Mur de Lamentations de l’espèce humaine… tous pays confondus et pas seulement l’ex-URSS !
Outre la disqualification par la police de la pensée, la violence symbolique des institutionnels et des institutions peut se manifester par :
– (1) l’empoisonnement légal (judiciarisé) ou non; ritualisé ou non : cfr la mort de Socrate
– (2) le suicide ritualisé ou non : cfr la mort de Nefertiti ou du maréchal ROMMEL
– (3) le meurtre politique judiciarisé ou non : cfr Jacques de Molay, Jeanne d’Arc, Abraham Lincoln, William McKinley, Patrice E. Lumumba, John F. Kennedy, Martin Luther King, Cheikh Mujibur Rahman, Robert F. Kennedy, Ben Barka, Ange Diawara, Robert Boulin, Indira Ganghi, Steve Biko, Rajiv Gandhi, Benazir Bhutto…etc…
– (4) la mise à l’index : cfr Galileo Galilei
Dr J.-M. KANINDA, gynécologue-obstétricien, PH en France (2002 à 2013) et ancien chef de service des maternités françaises (2003 à 2007)
Je vous remercie pour votre lecture, et pour votre commentaire. Le but de mon post était d’informer mes lecteurs sur l' »affaire Tatiana », l' »affaire Caccomo » et la façon dont elles sont liées : la comparaison avec ce qui se produisait de façon courante en Union soviétique, s’agissant de faire interner quelqu’un pour ses opinions, continue de me paraître pertinente. Je n’ai pas écrit que cela se produisait exclusivement en Union soviétique. Bien à vous.
Mercredi 13 janvier 2016 à 18h00 : nous apprenons par l’intermédiaire de son avocat Maître Abderrahim Chninif que Tatiana Demidova est libre après six jours de détention : le juge des libertés a annulé la procédure ayant conduit à son interpellation comme étant irrégulière et illégale. C’est une étape dont il faut se réjouir, bien entendu, mais ce n’est qu’une étape, la situation de Tatiana Demidova n’étant évidemment pas régularisée pour autant.